De nombreuses actions du quotidien permettent à la fois de réduire ses frais tout en étant bénéfiques pour la planète. Nous avons regroupé ces actions à la fois écologiques et économiques dans un concept simple : éconogique. Tout ce qui est éconogique est gagnant-gagnant : pour votre portefeuille et pour l’environnement. Il s’agit simplement de consommer moins et mieux. Alors, quelles sont ces actions éconogiques que vous pouvez réaliser ?
A la maison
L’énergie représente un budget important et constitue l’élément principal des émissions de gaz à effet de serre. Le chauffage, l’eau chaude, la lumière et les électro-ménagers sont indispensables à notre quotidien, mais il est possible de réduire les frais en consommant moins et mieux. Il en est de même pour la nourriture et divers produits de grande consommation.
Consommer moins
D’énergie
L’énergie est notre avenir économisons la. Et la première énergie économisée est bien celle qu’on ne consomme pas. Plusieurs moyens s’offrent à vous pour réduire votre consommation d’énergie, nous retiendrons notamment :
- L’isolation de votre logement : car un logement mal isolé laisse la chaleur s’enfuir dans l’atmosphère et vous oblige à chauffer beaucoup plus pour garder une température constante, agréable à vivre. L’état propose de nombreuses aides pour isoler son logement avec la Prime Coup de Pouce Isolation, MaPrim’Renov ou encore le Chèque Énergie : son objectif est de supprimer les “passoires thermiques” afin de réduire les émissions de CO2 du secteur résidentiel ;
- Prendre de bonnes habitudes avec des gestes éconogiques (écono-gestes) qui permettent quotidiennement d’avoir un impact sur sa facture d’énergie. Par exemple, chauffer à 19°C est suffisant pour le confort et permet de réduire considérablement les frais de chauffage. De même, saviez-vous qu’aérer votre logement chaque jour permet de renouveler l’air sec qui permettra de chauffer plus efficacement votre habitation ? Vous pouvez aussi optimiser l’emplacement et l’utilisation de vos appareils réfrigérants ou encore réduire l’utilisation de vos équipements électriques grâce à un jeu d’interrupteurs ;
- Effectuer les bons réglages et l’entretien de vos appareils qui consomment de l’énergie, comme votre chaudière, vos radiateurs et votre chauffe-eau, mais aussi vos appareils électro-ménagers comme les fours et réfrigérateurs. Nettoyer la poussière des ventilateurs de votre frigo, retirer le calcaire de votre chauffe-eau, mais aussi positionner votre four loin de votre congélateur sont plusieurs gestes qui vous permettront d’obtenir des économies de consommation d’énergie.
De nourriture
Consommer moins de nourriture serait une solution idéale pour réduire les dépenses des foyers et enrayer le réchauffement climatique. Car le besoin exponentiel de nourriture à l’échelle mondiale est une cause directe de trois responsables majeurs des émissions de gaz à effet de serre : l’augmentation de l’élevage intensif, l’utilisation à outrance d’engrais nocifs et la déforestation.
Seulement, l’être humain a besoin de s’alimenter pour vivre et il est nécessaire de se nourrir de façon équilibrée pour être en bonne santé et plein d’énergie. Si l’avare est probablement trop radical en indiquant qu’il faut manger pour vivre, et non pas vivre pour manger, il est vrai que là-aussi une certaine sobriété est possible et nécessaire pour endiguer certaines mauvaises habitudes de surconsommation :
- Bannir totalement le gâchis alimentaire en s’organisant au mieux pour consommer en priorité les produits avec une date de péremption rapide, tels que les fruits et les légumes, ou les produits affichant une date limite de consommation (DLC) proche. Empêcher le gaspillage de nourriture à la maison passe aussi par la conservation des plats non consommés et la réutilisation des restes ;
- Manger raisonnablement et correctement, en s’alimentant à la fois moins et mieux. En mangeant équilibré et à sa faim, mais en évitant de se forcer à finir le plat ou de se resservir par gourmandise. Le dessert, même s’il est agréable, n’est pas toujours obligatoire. En plus de réduire votre budget nourriture et d’être bénéfique à la planète, manger en quantité raisonnable est bon pour la santé car il réduit les efforts de digestion et évite le surpoids : vous allez avoir de l’énergie supplémentaire ;
- Réduire sa consommation de viande, en particulier de boeuf. En effet, l’élevage intensif et en particulier l’élevage bovin est responsable de rejets importants de méthane créé lors de leur digestion. Si elle fait partie de notre patrimoine culturel et de nos habitudes alimentaires, la viande n’est pas nécessaire chaque jour et une consommation raisonnées est aussi recommandée pour la santé. S’en passer sera un gain de budget et vous apprécierez d’autant plus sa consommation occasionnelle !
D’eau
Comme la nourriture, l’eau est trop souvent gaspillée, en raison de mauvaises habitudes qui ont été prises. Il est pourtant très facile de réduire sa consommation d’eau tout en vivant aussi bien ! Encore une action éconogique facile à réaliser. Arrêtez de “laisser couler”, ressaisissez-vous :
- Favorisez la douche au bain. Faites-vous plaisir de temps en temps avec un bon bain pour décompresser, vous l’apprécierez, mais n’en faites pas une habitude ;
- Réduisez la durée de votre douche au strict minimum. Vous avez une chanson qui dure 4 minutes ? Sortez de la douche avant qu’elle ne soit finie ! 🚿⏳ Vous économiserez 12 à 15 litres d’eau par minute gagnée ;
- Faites pipi sous la douche ! Oui ça ne suffira pas à nous faire gagner la lutte climatique en cours (n’est-ce pas Time For The Planet 😉) mais c’est un petit geste éconogique puisque chaque chasse d’eau tirée consomme 9 à 12 litres d’eau ;
- Réglez les fuites et ne laissez pas couler l’eau inutilement. Un robinet qui goutte ? Une chasse d’eau qui fuit ? C’est quelques centimes qui deviennent plusieurs dizaines d’euros et de litres d’eau perdus à la fin de l’année. De même, prenez l’habitude de ne pas laisser l’eau couler inutilement lorsque vous faites la vaisselle ou durant le brossage de dents.
De tout ce que vous pouvez
Au global, moins vous consommez, plus vous faites d’économies et moins vous sollicitez la Terre pour ses ressources épuisables. La sobriété est éconogique, mais on n’aime pas ce terme “sobriété” qui rime avec rabat-joie. Alors on veut être pragmatique et on veut vous proposer une sobriété qui soit utile et non-contraignante. On ne peut pas et on ne veut pas tout arrêter, mais on peut ralentir la société d’hyper-consommation dans laquelle nous vivons et créer de nouvelles habitudes vertueuses, en faveur de l’environnement et de nos économies.
Ne renouvelez que lorsque c’est nécessaire. Nous avons pris l’habitude de facilement remplacer les éléments qui ne semblent plus en état de marche, ou dont nous nous lassons. Parfois, un lave-linge ou même un ordinateur qui ne fonctionnent plus ne nécessitent que quelques manipulations avant de retrouver une forme olympique. Au lieu de vous empresser de les jeter, identifiez la panne et remplacez la pièce qui fait défaut grâce à un tutoriel, on trouve tout sur internet ! Ou faites intervenir un professionnel pour la réparation, cela prolongera la durée de vie de votre appareil et vous coutera toujours moins cher que le remplacer au moindre ralentissement. Un meuble ou un vêtement abimé peut être recousu ou rafistolé. Et si vous n’en voulez vraiment plus, offrez lui l’occasion d’une nouvelle vie chez quelqu’un d’autre.
Donnez ou vendez, plutôt que jeter, car même si votre produit n’est pas neuf, il pourra toujours être utile à quelqu’un. Même endommagé, il sera possible de récupérer certaines pièces pour leur trouver une nouvel usage et une nouvelle vie. Prolonger la durée de vie des produits est écologique et cela permet de faire bénéficier de ces objets d’occasion à des personnes dans le besoin. C’est la base de l’économie sociale et solidaire. De nombreux sites comme Le Bon Coin, permettent la vente de biens usagés, ou le don.
Consommer mieux
L’énergie
En plus de consommer moins d’énergie, il est possible de consommer mieux l’énergie. En effet, l’énergie est nécessaire à notre vie et nous ne pouvons pas nous en passer totalement. En revanche il est possible d’opter pour des solutions énergétiques éconogiques, favorables à l’environnement et à votre portefeuille.
- Évitez le chauffage au fioul si c’est possible, car il s’agit d’un produit dérivé du pétrole très polluant et sa combustion rejette de nombreux gaz nocifs en plus du CO2. Son prix est généralement très élevé même s’il est possible de réduire la facture en utilisant le regroupement de consommateurs, en organisant la livraison avec ses voisins consommant également du fioul pour mieux négocier. Si vous êtes obligé d’avoir recours au fioul, car vous n’êtes pas raccordé au gaz naturel, que vous ne pouvez pas installer une cuve de gaz propane et que les travaux pour passer en chauffage électrique seraient trop coûteux, il est possible d’opter pour une chaudière fioul à condensation qui en plus d’avoir une haute performance énergétique, réduit considérablement l’empreinte carbone ;
- Optez pour un contrat d’électricité verte ! Ainsi, vous vous engagerez dans la voie du développement durable et participerez de façon directe à la création de dispositifs à énergie renouvelable : hydroélectricité, photovoltaïque, éolien et autres moyens en train de voir le jour. Surtout, contrairement aux idées reçues, l’électricité verte n’est pas forcément plus chère que les autres. Là-aussi, il est possible d’avoir recours à la force du collectif et de participer à un achat groupé d’énergie verte : ce type d’évènement permet d’obtenir une offre qui vous permet à la fois de faire des économies et d’agir en faveur de l’écologie ;
- Renseignez-vous sur l’autoconsommation, c’est sûrement possible si vous avez une maison. L’auto-consommation consiste à créer vous-même votre énergie, notamment en installant un panneau solaire sur le toit de votre maison. Ce type d’installation peut être rentabilisé rapidement si vous avez une bonne exposition au soleil. Attention toutefois à vous équiper avec du matériel de qualité, conçu de façon éthique et écologique, afin que les économies de CO2 que vous réaliserez à titre individuel soient supérieures au émissions de carbones qui ont été nécessaires à sa fabrication ;
- Utilisez le chauffage au bois si vous êtes équipé d’une cheminée, d’un insert ou d’un poêle. Car, malgré les apparences, le bois est une énergie neutre en carbone qui possède une excellente efficacité énergétique. Notez toutefois qu’il est très important d’avoir une installation régulièrement entretenue pour éviter les rejets de particules fines. L’utilisation du bois est économique et elle peut être très écologique et durable, notamment en s’assurant que votre bois ou vos granulés soient 100% naturels. Le label Flamme Verte soutenu par l’ADEME garantit un respect des normes strictes en terme d’efficacité et d’impact. Les bûches densifiées sont de nouveaux biocombustibles qui utilisent notamment l’énergie de la biomasse (déchets organiques propres) pour offrir une solution propre et performante. Vous pouvez par exemple trouver des bûches 100% naturelles, composées à 80% de bois et à 20% de marc de café, une solution éconogique parfaite !
La nourriture
Mangez moins et surtout mangez mieux !
De nombreuses astuces permettent à la fois de s’alimenter à moindre coût et à moindre impact environnemental.
- Consommez local : de cette façon vous limitez les frais et les émissions de carbone liés au transport de votre produit jusqu’à son point de vente. En plus de cela vous favorisez des acteurs locaux ce qui crée un dynamique économique locale positive ;
- Consommez des produits de saison. De la saison en cours où vous habitez, on s’entend 😉 C’est logique et complémentaire avec le point précédent : trouver des fraises en hiver en France est plutôt rare et elles viennent probablement de très loin. Les consommer en été vous permet de trouver des fraises de bien meilleure qualité à moindre coût ;
- Choisissez des produits éthiques, dès que vous réussissez à les trouver dans votre gamme de prix. En plus d’opter pour une consommation locale et de produits de saison, sélectionnez vos produits en fonction de leur traçabilité et de l’univers agricole dont ils sont issus. Une production raisonnée, biologique ou en permaculture est en effet plus favorable à l’écosystème car l’utilisation d’engrais contenant de l’azote génère des émissions de protoxyde d’azote, un puissant gaz à effet de serre qui subsiste longtemps dans l’atmosphère et détruit la couche d’ozone.
- Privilégiez les circuits courts. Car choisir une production saine et écologique n’est pas toujours économique, mais c’est possible si vous privilégiez les circuits courts et que vous vous fournissez directement chez le producteur ou avec un seul intermédiaire comme dans une coopérative par exemple ;
- Fuyez les excès d’emballage, surtout s’ils sont en plastique. Même si le packaging est alléchant et qu’un véritable effort marketing a été fait. Vous payez le sur-emballage et la planète aussi.
Tout ce que vous pouvez
Utiliser moins d’emballages en plastique, consommer éthique et local est valable pour de nombreux produits. Quelques exemples :
- Évitez de vous faire livrer un vêtement que vous pouvez trouver à côté de chez vous : vous éviterez des frais de livraison et économiserez le carburant de la livraison en plus des emballages en supplément. Dans ce cas, privilégiez à la place le Click & Collect (réservation du produit à aller chercher en magasin) ;
- Munissez-vous de vos propres sacs lorsque vous allez faire vos courses : les sacs en plastique sont payants dans les supermarchés, autant éviter ce coût inutile en étant prévoyant ;
- Utilisez avec parcimonie le film plastique, le papier cuisson, le papier aluminium, le sopalin et tous ces éléments qui sont à portée de main et semblent illimités et peu chers. Ils pèsent dans la balance à la fin de l’année.
Prenez aussi l’habitude de regarder la provenance et la méthode de fabrication de vos produits, afin de vous assurer qu’ils sont respectueux de l’environnement et que leur fabrication est éthique. Avec des matériaux éco-responsables, en évitant au maximum les transports et avec la garantie que les différents employés de la chaîne de production ont eu des conditions de fabrication et de rémunération décents. Car le respect de la nature c’est aussi et avant tout le respect des êtres humains ! Plutôt que de vous tourner vers les produits à bas-coût (et non à Bakou) aux normes de fabrication douteuses, choisissez des produits locaux et de qualité. Et s’ils sont plus chers, utilisons là-encore la force du collaboratif pour faire réduire les prix : réunissons-nous et achetons groupé !
Achetez d’occasion, recyclez et prolongez au maximum la vie des produits afin de réduire l’utilisation de nouvelles matières premières. Un produit d’occasion coûte moins cher qu’un produit neuf, alors qu’il propose les mêmes fonctionnalités. Le recyclage permet de faire des économies à l’échelle globale en préservant les ressources naturelles et est à privilégier lorsque le système de consigne n’est pas viable. Sur les déchets naturels, le compostage permet de limiter les déchets tout en créant un terreau d’excellente qualité. Ce sont de petites économies mais c’est un système très vertueux. Et les petits ruisseaux font les grandes rivières.
Pour vous déplacer
L’utilisation du carburant dans les transports est l’une des principales raisons du réchauffement climatique, puisque c’est le pétrole et ses dérivés qui sont principalement utilisés pour faire fonctionner les moteurs et que leur combustion génère des gaz à effet de serre. Surtout, qu’il s’agisse des voitures individuelles ou des transports aériens et maritimes, ils sont de plus en plus nombreux en raison du développement de la mondialisation. Comment agir pour inverser la tendance avec des gestes éconogiques ?
Consommer moins
La voiture
Pouvez-vous utiliser moins votre voiture ? C’est certain et c’est une action qui vous permettra de faire des économies de carburant ! Comment ?
- En jouant collectif et en faisant appel au co-voiturage pour commencer. Généralement vous n’êtes pas seul à effectuer les mêmes déplacements, par exemple il est probable que plusieurs de vos collègues de bureau habitent proche de chez vous et que vous puissiez vous organiser pour vous rendre ensemble sur votre lieu de travail. Imaginez : si vous trouvez deux collègues dans ce cas, vous diviserez par trois vos émissions de CO2 et vos dépenses d’essence pour vous rendre au travail, un trajet réalisé quotidiennement et très souvent qui représente le plus de kilomètres réalisés à l’année. En plus votre véhicule s’usera moins vite ! Ceci est tout autant valable sur les autres transports récurrents : organisez aussi un roulement avec vos voisins pour emmener les enfants à l’école ou aux différentes activités. Pour un déplacement plus lointain les sites de covoiturage tels que BlaBlaCar sont aussi une excellente solution ;
- En utilisant les transports en commun au maximum, surtout si vous habitez en zone urbaine et qu’utiliser le métro ou le tramway sera souvent plus confortable et moins cher que prendre votre voiture qui nécessitera de payer le parking après avoir bravé les feux rouges et les embouteillages. Le bus est également valable, notamment dans les zones rurales où il propose généralement le ramassage scolaire, ainsi qu’une possibilité de déplacement ponctuelle. Il convient de connaitre les possibilités offertes par les transports en commun à proximité de votre domicile, ainsi que leurs horaires, pour avoir le réflexe de cette solution lorsqu’elle est commode ;
- En remplaçant dès que possible les trajets en voiture par une mobilité douce : comme en allant acheter sa baguette de pain à pied, ou chez le coiffeur en vélo. De nombreux moyens de transport écologiques ont vu le jour et il y en a pour tous les goûts et tous les budgets : voiture, scooter ou vélo électrique peuvent notamment vous permettre de réduire la facture sans effort supplémentaire !
L’avion
L’avion est de loin le moyen de transport le plus polluant. Toute proportion gardée : car par engin c’est une évidence, mais c’est aussi le cas par utilisateur pour un même déplacement. L’agence Européenne de l’Environnement estime les émissions à 285 grammes de CO2 par personne par kilomètre, en basant son calcul sur un remplissage moyen de 88 passagers par avion. Pour comparaison, avec en moyenne 1,5 usager par voiture les émissions de CO2 seraient de 158 grammes par personne par kilomètre. Au vu de ces chiffres, on comprend bien que la voiture à essence, beaucoup plus utilisée au quotidien (et en kilomètres par an) que l’avion soit en tête des émissions de carbone totales. Toutefois, force est de constater que le transport aérien est beaucoup plus néfaste pour l’environnement pour une même distance parcourue.
Aussi, si dans certains cas il parait difficile de faire autrement, comme pour traverser l’Atlantique, l’utilisation de l’avion peut et doit être raisonnée ! Surtout que même si de nombreuses compagnies low-cost ont vu le jour ces dernières années, le prix d’un billet d’avion reste généralement très élevé.
N’utilisez pas l’avion pour des distances courtes et regardez en priorité les alternatives qui s’offrent à vous telles que la voiture ou le train. Toujours selon l’Agence Européenne de l’Environnement, avec 156 passagers à son bord en moyenne, le train ne représente que 14 grammes de CO2 émis par passager par kilomètre ! Tout aussi confortable que l’avion, il faut bien prendre en compte que l’écart de temps de transport est compensé par l’absence de douane, vous obligeant à perdre un temps précieux à l’aéroport avant votre vol. De plus, souvent loin des villes, un temps de transport supplémentaire est à prendre en compte lorsque vous prenez l’avion. L’argument du temps gagné n’est donc pas vraiment valable pour les courtes distances : optez pour le TGV Paris-Marseille sans regarder les billets d’avion. Avec 3h20 de transport en train, vous mettrez autant de temps qu’en avion (malgré les 1h20 de vol seulement) à rejoindre le centre-ville mais vous ferez d’importantes économies en optant pour la voie ferrée.
En ce qui concerne les longs déplacements, c’est une autre histoire. Car il n’y pas vraiment d’alternative à l’avion, les temps de trajet étant très souvent impossibles à envisager. Alors faut-il arrêter de voyager ? Raisonnablement, oui. Mais là-encore, soyons pragmatiques : nous encourageons la sobriété heureuse. Limitons simplement ces longs déplacements, au strict nécessaire ou en tout cas à une utilisation raisonnable :
- Les voyages d’affaire peuvent être moins fréquents que ce dont nous avions l’habitude : une pandémie mondiale nous y a obligé et nous avons adapté nos façons de travailler. Les réunions sur Zoom sont ainsi devenues une habitude et permettent des échanges très qualitatifs même à l’autre bout du globe : ces habitudes peuvent perdurer afin de restreindre les échanges physiques au minimum lorsque d’importantes distances séparent les interlocuteurs ;
- Le tourisme peut perdurer avec une utilisation du transport aérien nettement raisonnée. Pouvez-vous réduire de 80% votre utilisation de l’avion ? En vous limitant à un seul voyage lointain par an idéalement. C’est souhaitable. Et éconogique. Profitez-en pour découvrir des lieux d’exception plus proches de chez vous, ou pour allonger la durée de vos vacances à l’autre bout du monde. Plutôt que de réaliser 3 voyages d’une semaine dans des pays différents, vous pourrez ainsi prendre votre temps et mieux apprécier la culture et la vie locale. Comme nos modes de consommation, nos modes de voyages doivent s’adapter. Vous en profiterez pour épargner. La Planète (aussi).
💡 Nous avons décliné les gestes éconogiques sous forme de vignettes avec des actions à réaliser au quotidien pour faire des économies et agir pour l’environnement : retrouvez nos gestes éconogiques ✅
Consommer mieux
La voiture
Si vous réussissez à réduire l’utilisation de votre voiture à moteur thermique (fonctionnant avec de l’essence ou du diesel), c’est génial ! Et si vous arrivez à vous en passer complètement c’est encore mieux ! Voici quelques pistes pour consommer mieux dans vos usages de transports quotidiens, avec des gestes permettant à la fois de réduire les frais liés à l’usage et au carburant de votre véhicule, et de réduire en même temps votre empreinte carbone.
- La mobilité douce est en plein essor et vous permet d’avoir recours à des moyens de transports à moindre coût, sans pour autant avoir d’efforts physiques importants à faire. Il y en a pour tous les goûts : trottinette, scooter ou vélo électrique vous permettent de vous déplacer facilement sans avoir à passer à la pompe. Surtout que des aides de l’état existent pour favoriser la mobilité douce et vous pouvez obtenir un financement pour vous équiper d’un VAE, d’un scooter ou d’une voiture électrique.
- La voiture électrique présente l’avantage de la mobilité douce, écologique, avec exactement le même confort que les voitures historiques à moteur. La seule différence notable est sur l’autonomie qui, bien qu’elle s’améliore, est une contrainte pour les longs déplacements. Mais pour une utilisation quotidienne elle fait très bien l’affaire : la Renault Zoé, leader du secteur (plus de 44% des ventes de voitures électriques) a une autonomie de plus de 400 kms aujourd’hui et ses performances progressent chaque année depuis plus de 12 ans d’existence. Tesla, qui se démarque avec une technologie plus avancée propose notamment un véhicule avec une autonomie équivalente mais une puissance presque deux fois supérieure, tout comme son prix. La Tesla Model 3 se place ainsi en seconde position des ventes. Les autres modèles de référence sont les Nissan Leaf, BMW i3, Kia e-Niro et Volkswagen ID3. Les prix des véhicules électriques sont à la baisse et ils trouvent leur place dans notre classement des actions éconogiques car sur le long terme utiliser l’électricité comme carburant est économe par rapport à l’essence ou au diesel. Et la différence pour la planète est importante.
- La voiture hybride peut être une alternative au véhicule 100% électrique, notamment pour pouvoir l’utiliser sur de plus longues distances sans être obligé de faire une recharge. L’achat d’un véhicule hybride est éligible aux aides de l’état comme à la prime à la conversion et le bonus écologique, permettant de faire des économies à l’achat, aussi bien si la voiture est neuve que d’occasion.
- Passer au bio-éthanol, si votre voiture à essence y est compatible, est possible en installant un kit Flex Fuel (aussi appelé kit bio-éthanol ou kit E85). Cette intervention vous permettra de rouler au E85, un carburant composé d’alcool naturel de céréales ou de betteraves, disponible dans de plus en plus de pompes à essence françaises (plus de 2000 stations-services françaises en sont équipées en novembre 2020). Et le carburant E85 est très éconogique :
- il est deux fois moins cher que l’essence, puisque le superethanol coûte environ 0,70€/L alors que le diesel est à environ 1,30€, le SP95 à 1,40€ et le SP98 à 1,50€ ;
- et il est aussi beaucoup plus propre, puisque ses émissions de gaz sont fortement diminuées avec environ 40% de C02 en moins, 30% de réduction d’oxyde d’azote et une élimination de 90% des particules fines.
- Acheter une voiture d’occasion est à privilégier à l’achat d’un véhicule neuf si vous optez pour une voiture à moteur thermique. D’un point de vue financier d’abord, car le prix d’un véhicule décote très rapidement après son achat, il est ainsi possible d’obtenir une voiture dans un état presque neuf avec une remise de 20% à 30% par rapport à son prix d’origine. Il est même possible de réaliser plus de 50% d’économies pour des voitures ayant déjà plusieurs années d’ancienneté et un kilométrage qui ne soit pas trop élevé. Acheter d’occasion est aussi un geste important pour la planète, car il permet au global de prolonger la durée de vie des produits et d’éviter les importantes émissions de gaz à effet de serre et l’utilisation des matières premières et d’énergie durant les processus de fabrication, transport et commercialisation. Surtout qu’il semblerait qu’en moyenne les véhicules récents soient plus consommateurs que les anciens, en raison d’une augmentation de leurs poids moyens. Aussi, pour l’achat d’un véhicule électrique, choisissez d’effectuer les démarches administratives en ligne, vous évitant le coût des timbres et permettant des économies de papier.
- Sélectionner un modèle qui consomme peu de carburant est essentiel lors de l’achat. Prendre en compte ce critère en listant ses besoins et son utilisation devrait vous aider à éviter de choisir un modèle 4×4 si vous habitez en centre-ville. Et au global à éviter les véhicules lourds ou sportifs, consommant beaucoup de carburant, si vous n’avez pas une réelle utilité. Là-encore, en choisissant la sobriété vous permettrez une réduction de votre empreinte carbone et vous ferez des économies grâce à un achat raisonnable, qui n’aura aucun impact réel sur votre quotidien.
L’avion
Soyons honnêtes, il n’y a pas vraiment de moyen de consommer mieux en prenant régulièrement l’avion. Mais pour compléter nos conseils éconogiques visant à réduire l’utilisation du transport aérien, nous vous suggérons surtout de réfléchir profondément à vos habitudes de voyage en général.
Nous approuvons complètement le voyage et le recommandons ! Le voyage forge la jeunesse, le voyage permet de réaliser de magnifiques découvertes et de s’ouvrir à d’autres cultures. Le voyage est essentiel, il permet de se dépayser et de décompresser, surtout après avoir vécu des périodes de confinement. Néanmoins, il faut se rendre à l’évidence, voyager à l’autre bout du globe a un coût important et détériore la couche d’ozone. Si nous maintenons le rythme de croisière que nous avons atteint avant le coronavirus, nous risquons d’atteindre le point fatidique des +2°C, seuil à partir duquel les scientifiques prédisent les pires catastrophes naturelles. En se limitant à un voyage par an maximum dans un autre continent, soit un seul vol long courrier, vous ferez déjà un geste important. Profitez-en pour rester plusieurs semaines dans la même zone pour rentabiliser votre voyage. Et si vous avez la chance de bénéficier de plusieurs semaines de vacances supplémentaires, optez pour des destinations plus proches pour vos autres séjours : en France ou dans des pays limitrophes. Il y a de très belles destinations accessibles sans prendre l’avion : la France propose un paysage varié en hiver comme en été.
Aussi, certains organismes de voyages proposent une compensation carbone, c’est à dire qu’en incluant un coût supplémentaire, les émissions de CO2 qui auront été générées par vos déplacements et tout ce que vous aurez consommé seront “effacées” par un mécanisme de compensation. Alors ce serait possible d’avoir une empreinte carbone neutre ? Ce n’est pas aussi simple que ça malheureusement.

C’est la force du collectif : l’union fait la force. C’est l’action groupée !
La compensation carbone est-elle une solution viable ?
Vous pouvez compenser vos émissions de carbone, afin d’arriver à un bilan carbone neutre. En effet, si chaque individu et chaque entreprise sur Terre a un bilan carbone neutre, l’être humain pourra continuer d’y vivre sereinement encore longtemps. Pour le moment nous en sommes loin, mais chaque action que nous réalisons nous en rapproche. Chaque geste éconogique développé ici est une action en faveur de la planète afin de réduire votre empreinte carbone. Toutefois, il est très compliqué de la faire disparaitre complètement, surtout qu’il y a des émissions directes (votre chauffage, votre voiture) et indirectes (celles qui ont été émises pour acheminer votre courrier, ou encore pour construire votre voiture). La compensation carbone est un moyen d’obtenir un bilan carbone neutre, en réalisant une action qui va permettre d’absorber du CO2 équivalent de celui que vous avez émis. Planter un arbre ou participer à la lutte contre la déforestation est un moyen de compenser ses émissions de CO2. Cette action n’est pas considérée comme éconogique, car elle agit en faveur de l’environnement mais elle représente un coût supplémentaire, qui peut être plus ou moins important. Il nous paraissait toutefois important de l’évoquer, car il faut reconnaitre que la sobriété dans la consommation est déjà un immense pas réalisé en faveur de l’environnement, mais qu’il n’est pas suffisant pour anéantir totalement les émissions de gaz à effet de serre.
Il est aussi à noter que la compensation carbone doit bien être considérée pour ce qu’elle est : un moyen complémentaire de lutte contre le réchauffement climatique. Mais il est important de ne pas en abuser et de ne pas l’interpréter comme un droit à polluer ! Car malheureusement la compensation carbone ne suffira jamais à elle seule à enrayer le réchauffement climatique, surtout que ses actions sont des investissements qui peuvent mettre beaucoup de temps à être réellement efficaces, car un arbre planté demain mettre plusieurs années avant d’être pleinement efficace dans le mécanisme de compensation.
Et il y a urgence à réguler le système.
Ainsi, cette action ne doit venir qu’en complément des différentes actions éconogiques évoquées. Si en moyenne l’empreinte carbone d’un ménage est de 24,5 tonnes de CO2 par an, il convient d’abord d’appliquer l’ensemble des écono-gestes qui peuvent permettre de réduire jusqu’à 50% des émissions de carbone en étant intégralement appliqués. Alors, si les émissions de gaz à effet de serre ne représentent plus que 12 tonnes en une année et que ce montant parait incompressible, opter pour solutions de compensation carbone est une action écologique adaptée et recommandée.
De nombreuses solutions existent pour la compensation carbone : il est surtout extrêmement important de s’assurer de la fiabilité des organismes avec lesquels vous contractez et du fait que leurs actions permettent réellement de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les financements doivent être destinés à des actions en cours et à venir, et non à des projets déjà réalisés. De même la réalisation effective du projet doit être vérifiée par un auditeur indépendant et la quantité de CO2 réduite ou séquestrée doit pouvoir être mesurée et mise à disposition dans un reporting auquel vous aurez accès.
Et les progrès scientifiques ?
De nombreux progrès scientifiques sont réalisés en faveur de l’environnement et la recherche est intense. En terme de réduction des besoins, de réduction des émissions, d’efficacité énergétique ou de captation des gaz, des projets voient régulièrement le jour. Il s’agit parfois de monstres de technologie, tels que des appareils destinés à capturer le CO2 en sortie d’usine, comme des aspirateurs de gaz à effet de serre, qui apportent de belles promesses.
Alors pourquoi ne pas continuer à vivre normalement? L’homme a toujours trouvé des solutions aux différents problèmes auxquels il a fait face. Ça fonctionnera de la même façon cette fois aussi !
Oui, certainement. On va s’en sortir. Mais les futures générations pourront-elles vivre en toute quiétude comme nous l’avons fait ? En tout cas, nous ne pouvons pas compter uniquement sur un progrès de la science pour mettre fin au réchauffement climatique, car il y a urgence et que des changements doivent voir le jour à grande échelle pour enrayer la crise climatique en cours et à venir. Surtout, c’est l’homme lui-même qui est responsable de ce problème et continue chaque jour de l’aggraver. C’est à dire nous-même. La solution viendra de nous et elle est déjà un petit peu dans nos mains et dans nos esprits après avoir lu cet article. Et ce n’est que le début…